Né en 1910 à Berlin, opposant au nazisme, condamné dès 1937, l'auteur sera finalement envoyé à Auschwitz et employé en tant que prisonnier électricien à la "neue Wäscherei". Il s'engagera dans la construction de l'Allemagne de l'Est après guerre et son livre est très empreint de cette situation. Pour autant, la rumeur d'une auto-censure entre la première et la dernière version de l'ouvrage est infondée, même si les convictions politiques sont très apparentes (place consacrée aux profits réalisés dans les camps par les entreprises allemandes de l'Ouest comme Krupp ou Siemens par exemple, ou dénazification illusoire après guerre). Au-delà de ces thèmes, le sujet de cet ouvrage, comme son titre l'indique, est la mise en place d'une résistance interne et ses caractéristiques, tant humaines (et nominatives donc), que concrètes (les différents groupes, leurs activités mais aussi leurs dissentions) et psychologiques (analyse des réactions et comportements). Les membres du Sonderkommando et la révolte ne sont curieusement évoqués que sur 4 pages. Les prisonniers sont présentés avec la phrase "bien entendu aucun d'entre eux n'était volontaire" et la révolte est essentiellement citée comme un double marqueur : de la résistance juive et de la solidarité internationale.
1ère éd. Kleine VVN Bücherei en 1949, Kongress Verlag pour l'éd. revue en 1962.