Le témoignage d'une prisonnière politique polonaise sur Auschwitz puis Birkenau. Elle arrive de la prison de Pawiak (Varsovie) le 25 août 43. Après la découverte épouvantée d'Auschwitz ("die Wiese", "die Quarantäne", "die Aussenkommandos"), elle est affectée au Kanada puis envoyée à Birkenau ("Zentrale Sauna" et Kanada) pour l'enregistrement des nouvelles prisonnières et la récupération de leurs biens. Elle explique avec courage et honnêteté comment -avec une nourriture largement suffisante et des vêtements à disposition du fait de son travail- disparaît le souci d'autrui. En l'occurence le souci des autres prisonnières qui meurent à quelques dizaines de mètres, dans les pires conditions de dénuement, voire des déportés menés aux crématoires tant qu'ils ne sont pas individualisés. Son témoignage démontre aussi comment, lorsqu'on était employé(e) au Kommando Kanada, on avait également une liberté de mouvement telle que rien de ce qui se passait au camp ne lui était inconnu. Elle donne ainsi quantité d'informations détaillées. Enfin, il est très intéressant de comparer les différences de traitement au camp entre ses conditions de survie et celles des prisonnières juives. Une postface, rédigée par l'un de ses fils, nous apprend que... Krystyna Żywulska est le nom sous lequel elle a été arrêtée en tant que Résistante, celui qui a été son identité durant tout le temps passé entre les mains des nazis, celui qui figurait sur ses papiers aryens lorsqu'elle s'est évadée du ghetto de Varsovie, car elle était Juive et s'appelait Zofia Landau.
1ère éd. en polonais 1946, éd. Polonia en français 1956.