Cet ouvrage est particulier à divers titres. Tout d'abord parce que la date à laquelle il a été écrit n'est pas connue : le manuscrit a été trouvé au domicile de son auteur, après son décès par accident en 1974. Il laisse par ailleurs une impression étrange. L'auteur, un Juif Grec d'Athènes, est déporté en avril 44. Il arrive à Birkenau à un moment où les SS affectent au Sonderkommando de nombreux prisonniers. Il explique que ses deux beaux-frères y sont envoyés, qu'ils travaillent "à l'intérieur" du crématoire et lui "à l'extérieur". Il détaille bon nombre d'éléments du quotidien du K II ou III, ainsi que la révolte, disant que ce sont des explications données par les membres de sa famille. En revanche il n'évoque pas du tout ce qu'il en est de son propre Kommando (sur les activités il dira seulement qu'ils construisent un bâtiment et "organisent" des dents en or, et rien sur le quotidien de ce Kommando, sur les autres prisonniers, le Kapo,...) Et puis, le 24 octobre, il est transféré dans des sous-camps de Groß-Rosen (Breslau et Kaltwasser), qu'il situe au Nord de l'Allemagne, et dont il décrit les épouvantables conditions de travail. Il n'en sera libéré, in extremis (32 kg, mains et pieds gelés, quasi mort de faim) que le 08 mai 45.
Ed. Lycabettus Press, 1983 pour la trad. en anglais de Nikos Stavroulakis.