26 numéros parus à ce jour (mai 2013), d'abord en polonais puis traduction en allemand (voir la page spécifique qui les répertorie dans cette médiagraphie)
Ex. : Hefte von Auschwitz 20 . – 1997, ISSN 0440-5897, traduit du Polonais.
Contenu : cinq auteurs pour des études portant sur : les femmes à Auschwitz, le camp de quarantaine des hommes à Birkenau, le camp des familles de Theresienstadt, le service de santé, les activités du Dr Mengele.
Ed. Staatliches Auschwitz-Muzeum
18 textes de témoignages, dont celui d’Henryk Mandelbaum "…et je fus affecté au Sonderkommando". Ce récit est un témoignage envoyé par son auteur aux Archives du Musée d’Auschwitz en 1971.
Ed. par le musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau, 1998, 1è parution en Polonais, ISBN 83-85047-62-X
Un ouvrage collectif construit en six parties : la création du camp, l’organisation, l’extermination, la résistance, la libération et la poursuite en justice des SS dans lequel chaque texte est rédigé par l'historien qui en est le spécialiste.
Ed. du Musée d’Auschwitz-Birkenau, 2006, ISBN 83-85047-70-0
Un ouvrage collectif en trois parties : les mécanismes de l'extermination / spectateurs, résistants et complices / histoire et mémoire du génocide. Chacun des textes est écrit par un historien spécialiste de la question (15 auteurs différents). Il n'y est pas directement question des Sonderkommandos. Ces présentations sont parues auparavant dans la revue "L'Histoire" en 1998. Si la plupart donnent les informations essentielles sur l'extermination éditées dans de nombreux ouvrages par ailleurs, on remarquera particulièrement les textes d'A. Wieviorka qui, avec son habituel style limpide et fluide, donne des informations beaucoup plus rares (sur l'insurrection du ghetto de Varsovie ou la découverte des camps par les Alliés par exemple).
Taillandier et l'Histoire, 2005, 2-84734-211-7
Cet ouvrage est essentiellement rédigé par des juristes (Jan Sehn notamment) qui étudièrent les différentes questions traitées. Il évoque dans un premier temps le journal de Hans Frank (dirigeant le Gouvernement Général) et son regard sur le peuple polonais. Il expose ensuite les réalités que recouvrent les divers types de camps. Il s'arrête dans un chapitre suivant sur Auschwitz, Chelmno, Belzec, Treblinka et Sobibor. Il traite ensuite de Stutthof, du cas particulier et emblématique de la région de Zamosc, puis des expériences à Ravensbrück et du traitement réservé aux malades mentaux. Dans tous les cas, il se fonde sur les archives retrouvées, les témoignages croisés et des études sur le terrain. C'est un ouvrage étonnant de précision eu égard à l'époque à laquelle il a été édité et qui reste toujours intéressant aujourd'hui. De ce fait, on excusera volontiers le niveau de français de la traduction, qui est souvent insuffisant.
Ed. Państ. Poznań, 1948
Elle existe depuis 1945. Georges BENSOUSSAN en est le rédacteur en chef. Robert BADINTER, entre autres, est membre de son comité scientifique. Sur les prisonniers des Sonderkommandos, voir en particulier les numéros 171 de 2001 et 179 de 2003. C’est dans cette revue (série documentaire) qu’eût lieu la première parution du premier manuscrit retrouvé, enterré par Zalmen GRADOWSKI.
Revue trimestrielle. Abonnement sur le site www.fmd.asso.fr Les n° 41 et 42 de 2004 en particulier sont consacrés à une présentation d’Auschwitz très complète.
Cet ouvrage (rédaction collective) est bien plus qu'un catalogue d'exposition consacré au Mémorial de Berlin (voir ici la page le concernant). Il présente également tout l'historique de sa conception et de sa mise en place, ainsi que les interrogations et débats afférents. Il documente en outre largement chacune des salles d'exposition du Mémorial et des archives qui y sont présentées.
Ed. Nicolai, Berlin, 2009 (3è éd.), 3-89479-223-X
Un petit ouvrage (125 p) conçu par Patrice KLEFF qui donne toutes les informations essentielles pour comprendre la Shoah en partant des années 30 et jusqu'aux difficultés des survivants. Il s'appuie sur des faits, des chiffres et des documents (textes de loi, d'écrivains et entretiens avec des "anonymes"). Un livre à recommander pour tous les adolescents qui s'interrogent et sont à la recherche d'informations sur lesquelles construire leurs des connaissances et fonder leur réflexion.
GFlammarion, coll. Etonnants classiques, 2002, 2-08-072129-7
Un dossier qui a paru indispensable, en suite au précieux travail de Jean-Claude PRESSAC qui en effet permettait d’établir des vérités historiques en lieu et place d’hypothèses approximatives et parfois erronées par manque d’informations (et une réponse définitive aux négationnistes). Trois historiens s’y expriment.
Un numéro de grande qualité organisé en trois thèmes : La prise du pouvoir - Au coeur du IIIè Reich - Le nazisme et les Allemands. Il fait le point sur les connaissances, les divergences et les doutes entre historiens sous les plumes les plus célèbres (Jean-Pierre AZEMA, Philippe BURRIN, Edouard HUSSON, Ian KERSHAW, Hans MOMMSEN, ...)
Une interview de Jacques SEMELIN qui publie un ouvrage au Seuil sur le sujet. Sa démarche est de chercher l’enrichissement d’une démarche pluridisciplinaire étant lui-même au croisement de formations en histoire, psychologie et sciences politiques. "C’est terrible à dire, le massacre fait au fond partie de notre humaine condition".
La réflexion d'un philosophe sur le témoignage, sur la notion d'inhumanité.
Ed Payot & Rivages, 1999 en français, 2-7436-0475-1
Publié initialement en octobre 1943 aux Etats-Unis par la Fédération américaine des Juifs polonais, cet ouvrage est réédité en France en 2013 sous la direction de Georges Bensoussan. Il est donc possible pour la première fois de lire en français cette compilation de textes et informations qui avaient été regroupés et organisés par un important collectif. Cette nouvelle édition se voit complétée par un travail de notes que l'on doit à Willy Coutin, et par un index, toujours très utile.
On entend souvent l'interrogation : "que savait-on, que pouvait-on savoir, durant la guerre ?" Voici une réponse ahurissante et imparable pour un "état des lieux" fin 43. Que pouvait-on donc connaître de l'extermination des Juifs en Europe de l'Est, à l'unique condition d'être anglophone ? J'insiste : il ne s'agit pas des renseignements détenus uniquement par les gouvernements Alliés (qui avaient eu des sources d'informations précises et précoces) mais bien des informations accessibles par tout un chacun. Cet ouvrage nous donne une réponse simple et catégorique : tout. On pouvait tout savoir, et de façon incroyablement détaillée ! Bien entendu, sur plus de 300 pages on peut trouver quelques rares erreurs, mais dans leur écrasante majorité, les informations que proposait cet ouvrage dès la fin 43 sont fiables.
Les textes le composant sont des témoignages, bien entendu, mais aussi des articles de journaux polonais (officiels et clandestins, selon les cas), et même des reportages de journalistes (de Suisse en particulier). Région par région et ville par ville, ce livre rapporte la situation des Juifs de Pologne sous la botte nazie.
On sera peut-être surpris de lire à différentes reprises des textes montrant les Polonais non Juifs comme solidaires de leurs compatriotes Juifs (p 173-174 par exemple), mais on sera surtout étonné par la précision et le niveau de détail dans les informations données (Nisko, premier ghetto mis en place sur le territoire polonais, décret sur la création des Judenräte, les deux évadés de Treblinka revenus à Varsovie pour témoigner, formation paramilitaire des supplétifs ukrainiens, ...) Auschwitz en revanche est quasi absent de ce livre -et les prisonniers du Sonderkommando également, bien entendu.
Co-édition Mémorial / Calmann-Lévy, 2013, ISBN 2-7021-4324-7
Pierre-Louis Basse est un journaliste passionné de football et d'histoire. Un homme qui "aime le football comme on aime son enfance". C'est à partir de ces différentes compétences qu'il propose ce texte étonnant. Partant du football contemporain et de son engagement intellectuel, il nous emmène en Ukraine en août 42 où va avoir lieu un match tout à fait particulier : l'équipe d'Ukraine, des joueurs affaiblis par la faim, va rencontrer l'équipe de l'Allemagne nazie, des joueurs triés sur le volet. Les joueurs ukrainiens sont menacés de mort s'ils "osent gagner". De la barbarie appliquée (aussi) au ballon rond.
A travers une enquête minutieuse qui -outre la situation de l'Ukraine- évoquera notamment Babi Yar, le camp de Syrets et les rues de Kiev que l'auteur connaît bien, nous accompagnerons ces joueurs sur la pelouse. Bien au-delà du seul match, l'auteur nous parle ici de la grandeur du refus, du courage, de l'honneur. Il évoque aussi "l'après-match" : le terrible devenir de ces joueurs... et le parcours, après guerre, des Allemands concernés entre autres par cette rencontre (divers responsables, organisateurs et encadrants).
Ed. Robert Laffont (collection de poche), 2012, ISBN 2-221-13106-0
Une interrogation des phénomènes de mémoire collective autour de la Shoah, une réhabilitation du questionnement historien et politique. Dans ce livre il ne s'agit pas "de l'histoire de la Shoah mais des questions politiques que cette histoire soulève". Partant d'une constatation fondamentale : la logorrhée n'empêche pas l'oubli et encore moins une interrogation véritable et nécessaire. L'auteur développe son point de vue selon lequel cette interrogation ne peut se fonder que sur une problématique qui prenne en compte la chronologie et questionne notamment les convictions humanistes (la Shoah montrant que la culture ne protège pas de la barbarie). Il propose également la piste de réflexion d'une politique d'Etat fondée sur une pensée biologisante comme modalité moderne et dangereuse. Un livre qui pose des questions de fond et engage à un véritable travail d'historien c'est à dire osant poser les questions nécessaires, même si elles peuvent être dérangeantes.
Mille et une nuits, 2003, ISBN 2-84205-736-8
Un ouvrage de référence en six chapitres (History of the camp, dimensions of genocide, perpetrators, inmates, resistance, the outside world) dans lequel chaque sous-thème est rédigé de façon détaillée par l'historien qui en est le meilleur connaisseur. Avec un index complet extrèmement utile en fin d'ouvrage.
Indiana University Press, 1994, 635 p., 0-253-32684-2
Ce titre fut celui de la thèse que l’auteur soutint à la Sorbonne. Il fut prisonnier au camp de Lwow dont il s’évada et devint l’un des chefs de la Résistance Polonaise.
Folio, coll Histoire n° 75, 1996, ISBN 2-07-032959-3
Une réflexion sur les camps, de leur existence et leur spécificité aux modalités d’existence en tant que prisonnier. Une interrogation du totalitarisme et de la pensée d’Hannah Arendt et du sens profond de certaines habitudes de pensée (devoir de mémoire, banalité du mal, …), l’ensemble de l’ouvrage étant guidé par des citations de récits et témoignages de survivants.
Edition Ellipses, 2004, ISBN 2-7298-1835-9.
Un fort ouvrage qui détaille, de la fin 39 à la fin 41/début 42, tout ce qui a trait à la mise en place de l'émigration forcée et ses évolutions jusqu'à l'extermination (qui ? quand ? quelles étapes ?) Ce livre se réfère à tous les types de documents disponibles, notamment pour reconstituer les emplois du temps des principaux décideurs (Hitler, Goebbels, Himmler, Heydrich, Eichmann, ...) et des acteurs de terrain (Globocnick, Franck, Wirth, Brack, ...) leurs déplacements à l'Est, leurs rencontres et leurs déclarations verbales ou écrites. L'auteur replace par ailleurs, de façon assez inhabituelle et fort intéressante, cette évolution et les décisions qui l'accompagnent dans le contexte de la guerre menée par le régime nazi contre la Russie en montrant les liens entre personnages-clés, idéologie et circonstances. On notera enfin un volumineux index (40 pages) précieusement détaillé qui permettra d'utiliser ce livre comme une référence permanente lorsqu'on recherchera un élément spécifique.
Les Belles Lettres, 2007 (2004 aux Etats-Unis), 978-2-251-38086-5
Ce livre, dédié à Raul Hilberg, est préfacé par P. Vidal-Naquet. Il étudie le Bataillon 101 (près de 500 hommes de "l'Orpo" Ordnungspolizei) de juin 42 à novembre 43 en utilisant les 210 témoignages du procès qui s'est tenu en Allemagne dans les années 60. L'ouvrage est construit de façon chronologique et suit les exécutants par une étude du corpus des témoignages en montrant les évolutions (des méthodes comme des comportements et réactions) au fil des opérations qui passent par les tueries de masse et les organisations de déportations pour Treblinka et se terminent par la "Fête des moissons" du 3 novembre 43 (42.000 victimes). Au-delà de l'information sur les faits, l'auteur cherche à extraire des témoignages les réactions, motivations et évolutions pour essayer de comprendre comment des hommes "ordinaires" que rien ne destinait à devenir des exécutants de première ligne de l'extermination ont pu y participer puis s'y accoutumer. Une postface (40p) rédigée par la suite est une réponse aux conflits et désaccords avec D. Goldhagen.
Taillandier-Texto 2005 (1ère éd. 1992 aux Etats-Unis), 978-2-84734-423-3
Un livre qui a été offert aux établissements scolaires français. Une quantité et une précision d’informations dont on se demande comment elles peuvent tenir dans un si petit ouvrage.
Ramsay, 1998, préface de Serge Klarsfeld
Une bande dessinée avec une qualité graphique tout aussi remarquable que les efforts de recherche de son auteur (né en 1961) afin que soient préservés la vérité de ce que furent Birkenau et le statut de Sonderkommando en 1944.
Ed. du Masque Hachette, 2000, ISBN 2-7024-9324-6
Année après année, mois après mois et jour après jour, un regroupement de toutes les informations sur le camp construit à partir des APMO, les Archives conservées à Auschwitz (avec diverses annexes, dont un registre des personnes en fin d'ouvrage).
Ed. Rowohlt (Hamburg), 1989, ISBN 3-498-00884-6, 1.056 p. (1ère édition en Polonais).
Nathan, coll. Essais et recherches, 1997 (1ère parution en néerlandais en 1991), ISBN 2-09-190818-5
M. Foss (journaliste) et L. Steinberg (historien) présentent ici trente témoignages retraçant la vie de Juifs de France, connus (tels S. Klarsfeld ou L. Poliakov par exemple) ou inconnus. Ces témoignages sont regroupés de façon thématique en sept chapitres avec, au début de chacun, un texte de synthèse sur l'aspect spécifique mis en lumière.
Plon, 1996, 2-259-0079-7
Les derniers ouvrages parus de l’historien franco-israélien dont l’intérêt majeur me paraît être la volonté de construire une pensée à la fois aussi globale et détaillée que possible de ce qu’on pourrait appeler une quotidienneté de la mise en place du régime nazi et ses extensions en Europe. Cette recherche se fonde en effet sur une multitude de documents aussi concrets que variés, utilisant des sources relativement inhabituelles (du type journaux intimes, courriers personnels) qui permet de mieux appréhender les contextes politiques et sociaux au travers des réactions et comportements des bourreaux comme des victimes. Dans une telle somme qui finalement se veut exhaustive, on sera donc très surpris de la quasi-absence d’évocation des Sonderkommandos.
Les années de persécution 1933-39 .- Seuil 1997, ISBN 2-02-09702-8
Les années d’extermination 1939-45 .- Seuil 2008, trad.française de Pierre-Emmanuel Dauzat, ISBN 2-02-020282-4
L'auteur, actif dans la Résistance (Armia Krajowa) est arrêté en avril 43 et déporté à Auschwitz (Birkenau) puis transféré à Neuengamme. Après guerre, vivant à Londres, il rédige une thèse dont ce livre est issu. Autour de la figure emblématique de Witold Pilecki (officier se faisant volontairement rafler en septembre 1940 pour être envoyé à Auschwitz et y mettre en place un mouvement de résistance) l'auteur retrace la constitution des différents mouvements clandestins dans et aux alentours du camp et des sous-camps, leurs activités, leurs relations complexes, les personnalités émergentes dans les différents groupes. La révolte des prisonniers du Sonderkommando est traitée en 4 pages. L'une des particularités -et l'une des richesses- de cet ouvrage est d'être construit, outre l'étude des archives diverses, sur de nombreux témoignages directs recueillis par l'auteur auprès de survivants.
Fontana & Collins, 1975.
Ce livre retrace la vie des Juifs d’Europe avant les années 30, puis la montée du nazisme et tous les aspects de l’extermination. Le texte est assorti de cartes, photos et dessins.
Taillandier, coll. Historia, 2001, ISBN 2-235-02298-7
L’étude d’un professeur de Sciences Po à Harvard qui a suscité un intense débat à sa sortie. Quelle est la responsabilité du peuple Allemand ?
Points n° P467, 1997, ISBN 2-02-033417-8
Dans ces deux textes, l'auteur (né en 1937 en Pologne) raconte ses souvenirs avec une plume qui nous fait partager à la fois le regard d'un enfant qui ne comprend évidemment pas tout de ce monde devenu fou, et celui de l'adulte qu'il est devenu, décrivant avec lucidité la survie. Protégé par un travail et une fausse identité que sa mère a réussi à utiliser dans un premier temps, puis caché et traqué de villages en forêts autour de Dobre (centre Est du pays), seul avec sa mère, ignorant alors le sort -et la mort- de son petit frère et celui de son père.
Ces récits sont donc un témoignage sans concession sur la situation dans la campagne polonaise durant les années de guerre, qu'il s'agisse des relations entre Juifs ou entre Juifs et Polonais. Plus tard, l'auteur retournera en quète des détails sur la vérité de la mort de son père, ce qui fera l'objet du terrible film documentaire Lieu de naissance (Miejsce urodzenia) de Paweł Łodziński en 1992 (voir la filmographie du site).
Ed. Balland, 1994 (1ère éd. en polonais en 1965 et 1969), 2-7158-1038-5
L'ouvrage de référence, l'oeuvre d'une vie, des réponses fiables et référencées à tous les "qui, quand, comment".
Folio histoire n° 142, 143 et 144, nouvelle édition augmentée parue en 2006, ISBN 2-07-033768-5
Deux textes et deux discours virulents sont réunis dans ce petit ouvrage. L'auteur y prend clairement position sur divers sujets. Chronologiquement (mais ce n'est curieusement pas l'ordre choisi pour cette édition) on lira Dans l'honneur et la dignité de 1948 qui est un regard sur la France de l'après-guerre et le devenir des pétainistes, et montre l'engagement des Résistants face à une bourgeoisie seulement préoccupée d'elle-même et de ses profits, par ailleurs germanophile et servile. Hommage à la résistance universitaire est un discours tenu à l'UNESCO en novembre 64 dont le titre est suffisamment explicite. Une Allocution (au Mémorial du martyr juif) en avril 69 évoque la révolte du ghetto de Varsovie, effrayant combat sans espoir et sans soutien. Cela amène l'auteur a une définition du Juif comme celui qui lutte toujours seul et à considérer que "le néo-antisémitisme aujourd'hui s'appelle pudiquement antisionisme". Enfin, le texte Pardonner ? de 1971 interroge donc la notion de pardon (comment pardonner à qui ne s'excuse pas). L'auteur y exprime sa colère à l'idée que, 20 années s'étant écoulées, il pourrait y avoir prescription, alors même que cette durée à permis de savoir plus, de comprendre mieux et par là-même d'augmenter l'horreur et non de l'atténuer. Il évoque également l'unicité d'Auschwitz et ses raisons, ainsi que les "réparations" financières qui, pour lui, sont une insulte, une façon de payer pour l'oubli.
Ed. Seuil, Points n°327, coll Essais, 1986, ISBN 2-02-02969-5
La matière de cet ouvrage a été recherchée par vingt-quatre survivants de tous horizons (historiens ou juristes, Juifs ou pas, de divers pays (Allemagne, Autriche, France, Hollande, Israël et Pologne) tous membres du Comité international des camps, parmi lesquels trois se sont chargés de la rédaction. Il regroupe et organise tout ce qui concerne les différentes modalités d'extermination par le gaz et se fonde sur les documents d'archives retrouvés ainsi que sur les témoignages et dépositions recueillis au cours des différents procès des camps, ceux des victimes comme ceux des SS.
Points histoire n°H95, 1983 en allemand et 1984 pour la traduction française, 2-02-040960-7
Paru en 1975 chez Fayard. Un livre qui aurait pu être classé sous la rubrique témoignage, mais c’est l’historien qui l’a écrit, avec le vécu du survivant et la collecte de très nombreux témoignages. Une somme détaillée, classée de façon thématique sur tous les aspects du quotidien au camp d’Auschwitz, étayée de nombreuses citations de rescapés. Un livre dont Primo Lévi a dit : «Voici un livre que je tiens pour fondamental et que j’aurais voulu avoir écrit moi-même».
10/18, n°2481, 1994 (1ère parution à Vienne en 1972)
Jawischowitz est un sous-camp d'Auschwitz où les prisonniers travaillent à l'extraction de charbon, matière première d'autant plus rpécieuse que l'on est en période de guerre. Comme l'indique le sous-titre du livre : "Jawischowitz 15 août 1942 - 18 janvier 1945", cette mine a fonctionné jusqu'à l'évacuation générale. 6.000 prisonniers environ y ont transité. Le 18 janvier 45, au dernier appel, ils étaient à peine 2.000, dont 700 Français (et 200 autres prisonniers avaient été transférés).
Christian Langeois nous propose ici une histoire de ce lieu qu'il reconstruit avec les archives disponibles, mais aussi et peut-être surtout par un patient croisement de tous les témoignages de survivants qu'il a pu retrouver (près de 50 !) Parmi eux, Henri Krasucki, FTP-MOI, dont l'auteur a précédemment rédigé la biographie (chez le même éditeur).
L'intérêt principal de cet ouvrage, à mon sens, est de s'interroger en particulier sur les aspects humains : relations entre prisonniers, entre prisonniers et mineurs civils polonais, entre prisonniers "ordinaires" et prisonniers de fonction. Il s'arrête de façon spécifique sur ce que l'on peut savoir et comprendre, au travers de ces témoignages, de la mise en actes au quotidien des engagements politiques antérieurs de ces prisonniers (solidarité, résistance,...) qui sont souvent, Juifs ou non, des communistes, des anciens des Brigades Internationales, des FTP. Que deviennent ces convictions, prises dans les situations extrèmes du vécu du camp ? Question qui n'est d'ailleurs pas sans évoquer les écrits et les propres interrogations de Jean Améry.
Éditions du Cherche midi, ISBN 2-7491-3449-9
Le livre qui accompagne les DVD du film et qui en reprend utilement tous les textes.
Folio, 1985
Les souvenirs d'une enfant, mais surtout les très intéressantes réflexions d'une intellectuelle de qualité (morte en 2006) sur le "devoir de mémoire", qui interroge notamment ce qui se passe réellement en soi lorsqu'on dit/croit que l'on n'est pas capable d'approcher la Shoah plus avant parce que c'est trop violent.
Grasset, 1992, ISBN 2-246-46911-2
Ber (Bernard) Mark, historien et chercheur, a particulièrement travaillé sur la Résistance Juive. Dans cet ouvrage, il en propose une étude pour ce qui concerne les camps d'Auschwitz, fondée sur le recoupement de nombreux témoignages et documents, où bien entendu les Sonderkommandos ont une place importante. La seconde moitié du livre leur est exclusivement consacrée : il s'agit de la traduction et la publication des divers manuscrits qui avaient déjà été découverts à l'époque mais n'étaient pas encore connus : ceux de Z. Gradowski, L. Langfuss et Z. Lewental ainsi que de la lettre de C. Herman.
écrit en 1965, paru en 1977 en Israël et en 1982 en France (Ed Plon), ISBN 2-259-00875-5
L'historien canadien, célèbre pour ses travaux sur les Juifs de France, propose ici un panorama d'ensemble de la Shoah. Il s'intéresse à ce qui a été su, fait (ou pas) et dit à l'époque, en remettant les faits en perspective. Il évoque les différents regards et analyses portés ensuite par les historiens spécialistes. Une étude inhabituelle et très riche parce qu'elle questionne les différents thèmes en profondeur et sous tous leurs aspects. Un ouvrage riche des nombreuses pistes de réflexion et portes qu'il ouvre vers d'autres travaux d'historiens. L'appareil de notes s'approche ainsi d'une considérable bibliographie commentée, conséquente et très utile.
Flammarion, coll. Champs, 1994 (1ère éd. 1987), 2-08-081307-2.
Ce travail autobiographique (littéraire et photographique) qui est une recherche de sa propre famille par l'auteur, est construit sur les premières parashat. Dans son voyage on ne peut plus personnel (qui l'emmènera en Ukraine, Australie, Israël et Danemark) nous le suivons pas à pas. Au travers de cette intimité, c'est pourtant à des réflexions de fond que ce livre nous amène.
Flammarion, 2007 (2006 pour la publication originale aux Etats-Unis), 2-0812-0551-2
Première parution en polonais en 1981. Evoque et détaille tout ce qui concerne le travail des prisonniers à Auschwitz (au service du fonctionnement du camp lui-même ou auprès des industries) ainsi que la construction des trois camps.
Ed. Staatliches Museum in Oswiecim, 1995, ISBN 83-85047-49-2
Une étude de tous les types de documents disponibles, incluant la déposition de Shlomo Dragon les 10, 11 et 17 mai 45 auprès de Jan Sehn à Cracovie dans le cadre du procès de Höss.
Ed. Staatliches Museum in Oswiecim, 1993, ISBN 83-85047-17-4
Un ouvrage qui reste incontournable malgré le passage du temps. C'est une présentation complète du camp (de concentration et d'extermination) faite avec précision et exigence. Construit sur des documents d'archives et des témoignages qui sont toujours des pièces essentielles aujourd'hui (on y trouve notamment la déposition de Dov Paisikovic pour le procès de Francfort, antérieure à son témoignage devant la cour -traduite sur le présent site).
Folio Gallimard, coll. Histoire, n°145, ISBN 2-07-033693-X (rééd. 2006 avec une postface d'Annette Wieviorka, 1ère parution chez Julliard en 1964).
Même en sachant que son auteur était aux origines des archives du CDJC, voilà un ouvrage de grande qualité qui surprend, étant donné sa date de parution, par l'aspect très complet et très documenté (énormément de renvois à des textes d'époque essentiels et parfois méconnus) des informations qu'il contient. Ce texte balaie toute la période de 1933 à 45. Parmi les éléments peu traités ailleurs, il s'intéresse par exemple aux relations avec l'Allemagne des différents pays concernés par les déportations (la façon dont les déportations sont pensées par les Nazis, les modalités différentes qu'ils proposent selon les pays, ...). Un chapitre est aussi consacré aux ghettos et un autre à la résistance juive dans lesquels l'auteur évoque les actes de résistance, fréquents mais évidemment peu connus (en dehors des ghettos de Varsovie et de Lodz) faute de survivants.
Ed. Calman-Lévy, 1951, 2-7021-0292-1.
Un ouvrage dans lequel l'auteur tente de reconstruire la réalité d'Auschwitz par des extraits de témoignages de survivants. On y trouvera notamment, en ce qui concerne les Sonderkommandos, des extraits du témoignage de C. Bendel (dans 'Témoignages sur Auschwitz' paru en 1946), le témoignage de D. Paisikovic (déposition au procès) et la lettre de C. Herman (manuscrit enterré).
Julliard, 1980 ISBN 2-260-00192-0
L’ouvrage de référence sur le sujet, construit à partir d’une étude détaillée de documents d’archives, notamment celles de la "Bauleitung" (service des constructions) dont la plus grande partie avait été emportée par les Soviétiques lors de la libération du camp et ne fut plus accessible durant des décennies. Ces archives sont complètes, parce qu'elles ne furent pas détruites au moment de l'évacuation par Werner Jothann, le SS Directeur de la Bauleitung récemment nommé. Elles montrent toutes les étapes de la réflexion, des choix et des décisions de la Bauleitung (détail des relations entre Bischoff et Prüfer) quant aux Bunkers et à la construction des cinq crématoires d'Auschwitz et Birkenau.
CNRS éditions, 1993, ISBN 2-271-05093-6.
Cet ouvrage du Directeur des programmes d'histoire de la BBC, très documenté et très dense, expose chronologiquement tout ce qui concerne Auschwitz dans une large acception, en s'appuyant sur de très nombreux témoignages de survivants. De ce livre a été tiré un film documentaire (voir la filmographie de la médiagraphie).
Albin Michel, 2005, trad. par P.E. Dauzat, 2-226-15590-2
L'ouvrage du Juge qui dirigea durant plus d'un an la "Commisssion générale d'enquète sur les crimes hitlériens en Pologne". On y trouve la présentation du camp d'Auschwitz 1 et de Birkenau (mise en place, buts, activités) fondée sur des faits établis et documentés.
Varsovie, Wydawnictwo prawnicze (Ed. Juridiques), 3è éd. de 1957 (1è éd. 1946).
La qualité littéraire de l’auteur, au service du témoignage.
Gallimard, Folio n° 276, 1991 (1ère éd. 1964), ISBN 2-7036276-0.
Un livre qui s'ouvre à la libération de Buchenwald. Jorge Semprun le construit comme une oeuvre impressionniste, par touches qui se répondent et se complètent, en aller-retours permanents entre passé et présent pour nous faire approcher ce que fut sa vie après le camp. Quelle vie après avoir traversé sa mort ? Comment supporter le souvenir qui envahit chaque temps de disponibilité de l'esprit ? Ecrire est-il libératoire ou est-ce l'inverse ?
Gallimard, 1994, ISBN 2-07-074049-8.
Ce roman-témoignage est construit autour d'un incident inquiétant : la Direction centrale des camps fait demander à la Politische Abteilung (la Gestapo du camp) si l'auteur est toujours vivant. A partir de cet élément, Jorge Semprun restitue des moments, des lieux et des personnages de Buchenwald. Un ouvrage où la parole du témoin est plus prégnante que celle de l'écrivain.
Gallimard, Folio n°3730, 2001, ISBN 2-07-042454-5.
Essai paru en 1993 à Francfort. Un angle d'étude du fonctionnement des camps en tant que sociétés de la terreur et du pouvoir absolu, utilisant les outils de l'analyse sociologique et s'appuyant sur archives et témoignages. Une réflexion riche, précise et précieuse construite en quatre principaux chapitres : l'espace et le temps, les structures sociales, le travail, la violence et la mort. Ce dernier thème inclut l'évocation des Sonderkommandos dans une partie intitulée "l'usine de mort" mais sans détailler de façon très spécifique ce qui les concerne.
Calman-Lévy, 1995, ISBN 2-7021-249-1
Une bande dessinée reconnue comme un chef-d’oeuvre de la littérature. Art, le fils, tente de comprendre et accepter le vécu de Vladek, son père, depuis les années 30 en Pologne. Une biographie qui permet d'approcher quantité de faits historiques au travers d'une histoire personnelle.
Flammarion, 1973 pour la 1ère éd. aux Etats-Unis par Pantheon Books, 1986 pour la présente, ISBN 2-08-066029-2
Un ouvrage curieux (d'une historienne allemande née en 1966) où aucune affirmation n'est étayée de notes. Cela s'explique certainement par la volonté de proposer un livre court et synthétique, accessible à tous. 160 pages pour informer sur Auschwitz et Birkenau en incluant une introduction sur la ville et son évolution par exemple, ou d'intéressantes pages finales sur les procès d'après-guerre et le négationnisme est un véritable défi, pour le moins difficile à relever. On sort partagé de cette lecture : en effet les informations sont nombreuses, importantes et parfois méconnues, mais dans un si petit volume tout est nécessairement sommaire, évoqué mais survolé. J'en donnerai pour exemple -évidemment- le cas des membres des Sonderkommandos à la présentation desquels une seule page est consacrée... (dans laquelle l'auteur nous affirme faussement qu'ils devaient assurer le service de Rampe et accompagner les victimes aux crématoires !) et deux pour un résumé sommaire de la révolte...
Penguin, 2005 (1ère éd. en all. Geschichte und Nachgeschichte, en 2004), 978-0-141-02142-3
Un regard sur le nazisme dans des perspectives spatiales plus vastes que la seule Allemagne et des perspectives temporelles plus larges que les seules années 1933-1945. L'auteur étudie ainsi les prémisses matérielles (modalités et évolutions de diverses technicités) et morales (stéréotypes racistes et antisémites, sérialité de la mort, ...). Il en dégage l'hypothèse selon laquelle le nazisme n'est ni une aberration imprévisible ayant émergé ex nihilo, ni un retour vers une barbarie primitive, mais bien un produit de la civilisation occidentale que l'on pourrait définir comme une évolution pathologique. Il expose dans cet ouvrage ce qu'il considère comme les modèles idéologiques, politiques, historiques, techniques et sociaux dans l'attitude générale de l'Europe dès la fin du XIXè synthétisés par le nazisme.
Ed. la Fabrique, 2002, 2-913372-14-7
Une réflexion historiographique, passionnante et riche -dont l'époque semble en effet avoir besoin- autour du couple que forment la mémoire et l'histoire (et leurs interactions). L'auteur nous amène à nous interroger sur des questions de fond telles : que signifie l'obsession mémorielle ? que penser de l'apparition finalement récente de "la figure du témoin" comme source pour l'historien ? n'assiste-ton pas à une judiciarisation de la mémoire (où l'historien ne serait plus celui qui tente de comprendre mais qui tente de juger) ?
La Fabrique, 2005, 2-913372-47-3.
L'auteur, né à Lwow en 1925, prisonnier du ghetto de cette ville en 41, du camp de Janowska en 42 et envoyé comme membre de "l'opération 1005" en 43, nous livre ici un témoignage éprouvant de l'épouvante qu'il a traversée. Son texte est reconstruit, pour la 3è partie, à partir de notes prises jour après jour durant sa participation à l'effacement des traces de la "brygada śmierci" avant qu'il ne s'en évade avec ses camarades. Il fut édité en 46 par la Commission d'histoire juive de Pologne à Lodz dirigée par l'historien Philip Friedman. Il a témoigné en URSS et au procès Eichmann. Il est devenu ingénieur. Son témoignage est détaillé, précis et précieux.
Albin Michel, 1962 (1ère éd. mars 46)
L'auteur (directeur de recherche en psychologie sociale, né en 1958) mène ici une analyse des modalités psychosociologiques susceptibles d'expliquer le passage de groupes humains à des comportements déviants. Il interroge en particulier les processus d'évolution de tout un pays vers des référentiels communs a-normaux en quelques mois (Allemagne de 1933). Il étudie également de façon détaillée les raisons permettant de comprendre le passage "d'hommes ordinaires" aux meurtriers de masse des Einsatzgruppen par un aller-retour constant entre les archives d'époque (textes et PV d'interrogatoires des procès) et les connaissances du fonctionnement humain apportés par la sociologie. Sa conviction est en opposition à l'explication de l'homme retrouvant des instincts animaux de violence et de mort et son propos est donc d'expliciter en quoi, à l'inverse, ce sont les critères sociaux qui déterminent le possible de ces évolutions. Passionnant.
NRF Gallimard Essais, 2005 en Allemand, 2007 en Français, 978-2-07-077941-3
Un ouvrage dans lequel les sujets sont étudiés par un retour aux sources (et à des archives multiples et variées) afin de questionner certaines notions et/ou habitudes de pensée (voire de non-pensée). Le fil rouge de ce livre, dense et très documenté, est une réflexion autour de la place accordée -ou non- à la spécificité juive dans tous les aspects de l'immédiat après-guerre. Il est construit en trois chapitres. Le premier s'intéresse au "déporté", en commençant par une interrogation du terme lui-même, qui n'est en réalité pas une évidence, puis en étudiant les différents types de rapatriement, les associations de déportés qui se mettront en place et les différents statuts des déportés. Le deuxième chapitre, passionnant en tous points, s'intéresse aux premiers témoignages, à la diversité des situations et des perceptions, à la place de la conscience de l'extermination, aux finalités souhaitées à ces témoignages par ceux qui les ont rédigés. Le dernier chapitre évoque la communauté juive face au génocide : les structures mises en place, ses évolutions.
Plon en 1992, Hachette Littératures, coll. Pluriel histoire en 2003, 2-01-279058-52
Cet ouvrage, que l'auteur présente elle-même comme un épilogue au précédent (ci-dessus) propose un regard sur le témoignage et ses évolutions en trois étapes (archives des ghettos et d'après guerre / après le procès Eichmann / depuis les années 70) qu'elle étudie en relation avec certains éléments du contexte social et certains jalons (ex de la série "Holocaust"). Parallèlement à cette intéressante analyse, elle interroge les évolutions éventuelles du travail et de la posture de l'historien dans un aller-retour constant entre "les histoires" (individuelles) et l'Histoire (collective).
Hachette, Pluriel Histoire, 1998, 2-01-279046-1
Une étude d’Auschwitz et Birkenau construite dans un va-et-vient permanent entre hier (construction et vécu du camp) et aujourd’hui (ce que voit le visiteur). Cet ouvrage d’une extrême lisibilité me semble permettre d’en faire un excellent prologue à un travail de préparation de visite du camp par une classe de lycée -ce qui n’est évidemment pas l’intention de l’auteur, mais dû à mon regard personnel en tant qu’enseignante- même si l’on n’oubliera pas dans ce cadre l’existence de Auschwitz expliqué à ma fille, du même auteur, paru au Seuil en 1999, ISBN 2-02-036699-1.
Laffont, 2005, ISBN 2-221-10298-3
Le 23 août 44 c'est la libération de Paris. Cet ouvrage est construit sur les quatre saisons qui suivent jusqu'au printemps 45 (libération de Mauthausen le 5 mai). Au travers de quantités d'histoires personnelles -qui le sont restées ou sont devenues historiques en raison de la célébrité des personnes concernées- l'auteur essaie de nous faire saisir ou revivre ce que furent la découverte stupéfaite de l'univers concentrationnaire, l'organisation du rapatriement des déportés survivants (auquel elle consacre toute son énergie), l'attitude involontairement malhabile des volontaires qui les accueillent, la douleur de l'attente d'un frère, d'une mère...
Une dizaine de pages évoque les Sonderkommandos d'Auschwitz, et me laisse extrêmement mal à l'aise parce qu'on y trouve des erreurs et approximations mais aussi des formules parfois très étranges (par ex. "Les damnés qui le composent et dont la plus grande majorité est désignée d'office"... damnés ? et la plus grande majorité ? mais qui sont les autres ? le lecteur n'est-il pas amené à comprendre qu'il y aurait eu des prisonniers volontaires ?)
Ed. Complexe, 1985, 2-87027-155-7
Cet ouvrage bilingue (polono-anglais) propose la lecture de la réédition du texte écrit par N. Zarembina (journaliste) en 1942 à partir des témoignages que lui ont confiés trois hommes ayant été prisonniers à Auschwitz.
Il s'agit du texte en polonais paru clandestinement à Varsovie en 42, de celui paru à New York en mars 44 et de celui paru à Londres en juillet 44. La préface du livre nous apprend que le texte a été traduit en huit langues au moins, en 43 et 44. Il évoque une rafle dans Varsovie, le convoi vers le camp, l'épouvantable quotidien d'Auschwitz : gazages -mais l'extermination des Juifs n'est pas évoquée, nous ne sommes qu'au tout début de 42 quand l'auteur écoute les témoignages de prisonniers- poux, dysenterie, tortures,... Les différences et évolutions au fil du temps, des textes proposés ici à notre lecture, sont assez intéressantes.
Varsovie, Edipresse, 2005, 83-89571-77-3